J'ai pris la route de nuit car je me suis mis en tête de naviguer sous la voie lactée et là ... le ciel est d'un bleu roi si infini que je ne peux m'amuser à compter les étoiles tant il y en a. Me voilà parmi une constellation d'îles qui luisent sur la mer.
Loin de la pollution lumineuse nocturne des mégalopoles, le monde insulaire est pure poésie. Pourquoi ? Parce que beaucoup d'îliens ont rapidement compris, un peu par obligation (faute de l'isolement) mais surtout dans un souci de santé publique et d'environnement, que leurs ressources et les économies d'énergie doivent être maîtrisées. Donc on éteint les lumières. Pas de gaspillage inutile, pas d'éclairage superflu, pas de futiles panneaux publicitaires. Aujourd'hui on rencontre encore des îles qui refusent cette servitude au modèle de croissance et de boulimie énergétique. Ces îles de demain ne sont ni en voie de développement, ni en manque de moyen et encore moins à vendre, mais elles sont probablement des paradigmes face aux questions environnementales.
De Campanella ("la Cité du Soleil" en 1620) à Bernard de Fontenelle ("La relation de l'île de Borneo" en 1686), en passant par Francis Bacon et "la Nouvelle Atlantide" en 1627, les grands élans utopiques d'émancipation de l'homme se sont étroitement associés au milieu insulaire. Mais c'est en 1516 que l'île Utopia de Thomas More a ouvert le chemin de cette pensée novatrice. More souhaite voir "établie dans les cités futures" la leçon théorique offerte par les îles utopiennes.
Jusqu'au début du XXe siècle, l'utopie persistera à investir les îles, lieux de régénération possible de l'humanité. Sur toutes les mers, sur tous les tons, l'aventure utopique ne cesse d'illustrer à quel point les frontières insulaires fournissent la matérialité nécessaire à ces grands projets de réforme de l'humanité, à construire sans contrainte, sans retenue politique, sans entrave morale ... à émanciper le monde imparfait.
Jusqu'au début du XXe siècle, l'utopie persistera à investir les îles, lieux de régénération possible de l'humanité. Sur toutes les mers, sur tous les tons, l'aventure utopique ne cesse d'illustrer à quel point les frontières insulaires fournissent la matérialité nécessaire à ces grands projets de réforme de l'humanité, à construire sans contrainte, sans retenue politique, sans entrave morale ... à émanciper le monde imparfait.
Travail de recherche personnel sur le thème de la pollution lumineuse et du paradigme insulaire, intitulé "Nuits insulaires".
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